Coeur de Provence > Films > Le sermon de l’adolphin
Le sermon de l’adolphin
mardi 5 mai 2009, par
Nous somme dans l’église de la Treille, tout le village est présent à cette messe, ce qui est inhabituel. L’eau du village ne coule plus, les paroissiens sont inquiets
Monsieur le curé fait alors son sermon, du haut de sa chaire.
...Quand j’étais jeune, nous avions un cousin qui s’appelait Adolphin. Il ne venait jamais nous voir, ni pour les fêtes ni pour les naissances, même pas pour les morts. mais de temps en temps, j’entendais mon père qui disait : "Tiens, voilà Adolphin qui s’amène ! Il doit avoir besoin de quelque chose !"...
Au moment de partir, quand il avait embrassé tout le monde, il disait : "A propos Félicien, tu n’aurais pas une charrue de reste ?"... Ou alors, son cheval avait des coliques. Mon père ne refusait jamais, mais je l’ai souvent entendu dire : "L’Adolphin, c’est pas un beau caractère !"...
Eh bien mes amis, ce que vous faites aujourd’hui au bon Dieu, c’est le coup de l’Adolphin ! Il ne vous voit presque jamais, et brusquement vous arrivez les mains jointes, le regard ému, tout estransinés de foi et de repentir.
Allez... allez...bande d’Adolphins !...
Le Bon Dieu, Il n’est pas naïf ! Il sait bien que vous êtes là parce que la source ne coule plus ! ...
Ces prières que vous avez la prétention de Lui faire entendre, ce sont des prières pour les haricots, des oraisons pour les tomates, des alléluias pour les topinambours, des hosannas pour les coucourdes !
Allez, tout ça, c’est des prières adolphines : ça ne peut pas monter au ciel, parce que ça n’a pas plus d’ailes qu’un dindon plumé !"